Actus

Jeunes face à l’avenir

1 juillet 2022

Parole(s) n°28 – En plein cœur de la période électorale, Mathilde, membre de l’équipe du Service Jeunes, est allée interroger des jeunes sur leur rapport à la politique, aux enjeux de société et sur leur vision de l’avenir. Décryptage.

Ces derniers mois ont été marqués par les élections présidentielles et législatives, qui ont une fois de plus enregistré une abstention record chez les jeunes. Selon une enquête IFOP, 30 % des moins de 35 ans (dont 41 % des 18-24 ans) n’ont pas voté au premier tour. Parallèlement, le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) a publié un nouveau rapport alarmant. Au milieu de ces grands enjeux, il n’est pas rare de se sentir un peu « perdu » dans sa vie de jeune adulte en train de construire son avenir, prenant en compte une inévitable part d’incertitude.

Nous avons été interroger deux jeunes sur leur rapport à l’avenir : d’abord sur le plan personnel, car il est parfois compliqué de trouver sa voie pour ses études dans la multitude de parcours possible ; l’avenir de la société dans laquelle ils vivent, les changements qu’ils aspirent à y voir ; enfin, plus largement, l’avenir du monde, abordé tantôt avec angoisse, tantôt avec détachement…

Un avenir angoissant ?

Carmen, 23 ans, s’est réorientée de nombreuses fois dans ses études : après sa prépa littéraire, elle a commencé plusieurs Master sans trouver celui qui lui convenait. Après avoir pris du temps pour réfléchir à son orientation, elle a désormais pour projet de débuter de zéro une licence de psychologie et attend les résultats de Parcoursup. À terme, elle souhaite devenir psychologue-sexologue.

« Les causes qui me tiennent à cœur sont, de manière générale, tout ce qui se rapporte à la communauté LGBTQIA+ et au féminisme, mais je ne me considère pas comme une militante à proprement parler. Je peux être outrée par certaines choses ou m’enflammer pendant des discussions avec des amis par exemple, mais je ne vais pas aller faire de manif. 
Concernant les changements qui j’aimerais voir dans la société, j’avoue être assez « à l’ouest », dans le sens où je me sens assez « détaché » de tout ça.

J’essaye de me tenir un minimum au courant de l’actualité, mais même ça je ne le fais pas assez. Par conséquent, je ne me sens pas assez impliquée pour avoir « un rêve » pour la société.

Par exemple, le seul moment où je m’intéresse à la politique, c’est pour les élections. J’essaye de me tenir un minimum au courant de l’actualité, mais même ça je ne le fais pas assez. Par conséquent, je ne me sens pas assez impliquée pour avoir « un rêve » pour la société.

Comment je me sens face à l’avenir ? Honnêtement, j’essaye d’y penser le moins possible. Ce n’est peut-être pas très malin, mais bon… Déjà, en y pensant le moins possible, j’ai des remontées acides, des douleurs dans le dos, des migraines, je dors mal, etc. J’imagine qu’on peut dire que je suis vaguement angoissée, du coup ? Et puis mon avenir personnel me stresse déjà suffisamment, je ne pense pas par exemple à l’avenir de la planète. Mais je devrais ! »

Un certain détachement vis-à-vis des enjeux sociétaux

Théo, quant à lui, a 19 ans et a rapidement arrêté ses études après deux mois de fac de maths pour se réorienter dans une voie qui lui conviendrait davantage, à savoir l’animation auprès d’enfants. Dans un avenir proche, il souhaite rejoindre une formation « carrière sociale : parcours animation » ; à terme, il souhaite travailler dans une structure de loisir ou bien périscolaire.

« Après avoir arrêté mes études, j’ai commencé un Service Civique dans une association qui lutte contre le décrochage scolaire, et avec laquelle je fais de l’aide aux devoirs dans un collège de REP. C’est une très bonne expérience, car j’aide des jeunes et j’acquiers des compétences qui me serviront dans mon futur métier.

Tout ça reste assez abstrait pour moi, et loin de mes préoccupations : quand j’entends parler de chômage, d’économie, je ne comprends pas vraiment de quoi il est question.

En dehors de mon service civique, je n’ai pas d’engagement associatif même si je donne ponctuellement pour des causes qui me tiennent à cœur, en particulier pour la protection animale. Je ne me sens pas vraiment concerné par la vie politique et les enjeux de société qui sont débattus : tout ça reste assez abstrait pour moi, et loin de mes préoccupations : quand j’entends parler de chômage, d’économie, je ne comprends pas vraiment de quoi il est question.

L’avenir reste plein d’incertitude, mais je ne suis pas spécialement inquiet : c’est comme ça ! Mais je ne peux pas dire que je l’aborde sereinement pour autant. »
Ces deux témoignages proposés sont un petit aperçu d’un rapport à l’avenir qui n’est pas toujours simple ; la question de l’orientation dans les études occupe une place importante, les engagements se vivent de différentes manières…

Mathilde

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Soizic-Marie Vasseur est professeure d’histoire-géographie près d’Avignon. Elle est membre de la Communauté Mission de France et en équipe à Ivry.